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La SNCF lorgne Veolia Cargo
Pierre Blayau, le patron du Fret SNCF, confirme aujourd’hui dans le Figaro l’information parue en exclusivité sur le site capital.fr hier : la SNCF a déposé une offre de rachat pour la branche cargo de Veolia Transport dont la mise en vente a été rendue publique lundi par les Echos. Cet intérêt montre que le groupe français n’a pas abandonné toute ambition dans le domaine du fret. S’il veut rester dans la course européenne, il ne peut pas, en effet, laisser la Deutsche Bahn mettre la main sur l’un des principaux opérateurs privés.
On attend maintenant de voir si le compagnie ferroviaire allemande va jouer la surenchère. Car l’offre de la SNCF ne paraît pas très généreuse : 40 à 50 millions d’euros, pour 188 millions d’euros de chiffre d’affaires. Cela signifie sans doute que les perspectives de l’activité sont mauvaises. Ce qui serait peu étonnant dans le contexte actuel. Il faudra aussi observer la réaction de Bruxelles : la Commission européenne autorisera – t-elle Fret SNCF, archi dominant en France avec plus de 80% de parts de marché, à racheter l’un de ses rares concurrents ? L’hypothèse est que la SNCF garderait la partie allemande de Veolia Cargo et revendrait les activités françaises déficitaires. Mais il y a fort à parier que la direction privilégierait un acquéreur bien moins influent que la Deutsche Bahn.
Vous voulez devenir riche ? Soyez rebelle !
Petite devinette : quel est le modèle des nouvelles compagnies qui rêvent de tailler des croupières à la SNCF ? La réponse est dans une interview donnée aux Echos par Cyrille du Peloux, patron de Veolia Transport : « nous sommes prêts à devenir le Free du ferroviaire », affirme-t-il. Il faut dire que Xavier Niel, fondateur du deuxième fournisseur d’accès français à Internet, derrière France Telecom, est le chef d’entreprise le plus passionnant du moment. Il ne sort pas d’HEC ou de l’Ena, il ne ripaille pas aux dîners du Siècle, il n’a pas confié sa com’ à Anne Méaux ou à DGM. Non, ce drôle de zigoto aux cheveux longs avoue « travailler pour le plaisir ». Et imaginez ce qui l’amuse ? En ce moment, c’est l’idée de piquer une part du gros gâteau que se partagent Orange, SFR et Bouygues. Dans un entretien récent au Monde, il explique pourquoi il fait si peur aux mastodontes de la téléphonie mobile : « Je ne respecte pas les règles capitalistiques selon lesquelles la maximisation du profit est le choix dominant ». Voilà donc la martingale de cet esprit frondeur : se divertir et viser autre chose que la rentabilité à court terme. Une leçon que les Veolia Transport et autre Transdev doivent méditer : en dix ans, Xavier Niel a bâti une fortune professionnelle évaluée à 2,8 milliards d’euros.